Revue de presse hebdomadaire 10
Hiver et intempéries
L’institut météorologique a déclaré que la neige recouvrait à présent 70% du territoire mongol. Les provinces de l’ouest, du nord et de l’est sont très touchées par ces chutes de neige (citons entre autre Zavkhan, Uvs, Khovsgol, Khentii, Sukhbaatar). 88 départements au total et 15 régions ont connu des épisodes neigeux très denses. Cet hiver, selon les experts, sera très difficile. Les dizaines de jours à venir ne seront pas froids, mais de violents vents, voire tempêtes, seront à même de causer des problèmes pour les éleveurs.
Dans le même registre, un médecin au centre national « Trauma » a déclaré, ces derniers jours, avoir vu en consultation pas moins de 10 patients dont les membres avaient gelé. Les patients étaient des personnes sans domicile fixe ou en état de trop grande ivresse pour pouvoir rentrer chez eux.
Pauvreté en Mongolie
Qui a dit qu’une croissance économique en hausse était un barrage contre la pauvreté ? Cet adage ne s’applique malheureusement pas à la Mongolie. Un rapport de la Banque Mondiale stipule que les ménages les plus pauvres comptaient pour 61,1% en 2002-2003 contre 35,7% en 2007-2008. Le nombre de personne vivant sous le seuil de pauvreté est tombé de plus de 20 points sur la même période (passant de 69,7% à 46,6%). Ce nombre, à Oulan-Bator passe de 54% à 26 ;9%.
Quelle est la situation cette année ? La pauvreté a augmenté en parallèle à la baisse de la croissance économique mondiale. Le zud de l’hiver dernier n’est pas non plus étranger à la hausse de la pauvreté. La perte des têtes de bétail a conduit à la perte de revenus et les ménages avec de bas revenus ont été encore plus durement touchés. La croissance économique et ses retombées ont inégalement touché les couches de la société et les richesses produites n’ont pas été distribuées équitablement.
La Chambre des citoyens
La Chambre des citoyens (née de l’idée du president elbedorj lui même) vient de souffler sa première bougie. Durant cette année, 19 débats, 49 réunions et 68 thèmes ont été organisés et discutés en son sein débats auxquels plus de 6000 citoyens ont participé.
La Chambre a pour but d’impliquer la population dans les affaires de l’Etat, de discuter politique et de donner leurs idées / opinions sur les lois existantes. De manière générale, la Chambre se veut être une structure de l’Etat et souhaite rendre ses activités plus transparents et responsables. Dans les jours à venir, la Chambre demandera conseil à plusieurs ONGs afin de préparer des projets de lois.
Parité homme-femme
Le bureau national des statistiques a récemment révélé que le salaire moyen des femmes était de 13,5% inférieur à celui des hommes. Les hommes travaillent dans des secteurs clefs très bien rémunérés tels le secteur minier, le bâtiment, les transports, l’énergie ou sont de hauts fonctionnaires. Les femmes au contraire sont plus présentes dans les secteurs de l’éducation, du commerce, de la restauration et social. Par exemple, 94% des enseignants dans le primaire sont des femmes. Même dans les secteurs où les femmes sont les principales salariées, elle sont moins rémunérées car les postes de direction sont confiés à des hommes. Le centre de développement de parité suggère une meilleure orientation pour les femmes qui les dirigerait vers des emplois mieux payés et moins traditionnels (pour elles).
La Mongolie à l’honneur à l’Hermitage
La peinture de l’artiste D. Badam Summer at the White Stupa a été offerte au musée de l’Hermitage (St Petersbourg) par le Premier ministre lors de sa visite officielle en Russie. C’est la seconde œuvre d’art d’un artiste mongol a être ainsi exposée à l’Hermitage après Kherlen du peintre Ts. Budbazar obtenu par le musée il y a plus de 50 ans.
Badam a confié qu’elle a peint son œuvre après un voyage dans la province de Ömnögobi l’été dernier. Elle se dit très heureuse de voir que non seulement son travail, mais la peinture mongole en général soit ainsi représenté à l’Hermitage. L’art mongol est unique bien qu’il est été influencé par les arts russe et chinois.
L’évolution naturelle de la peinture mongole a été stoppée et marquée par l’influence communiste. Beaucoup d’artistes à cette période sont allés étudier en Russie et ont appris à peindre « à l’européenne ».
Badam souligne que la peinture mongole est le reflet des croyances et des coutumes mongols et que les artistes mongols peignent avec minutie chaque petit détail.
Relations diplomatiques Mongolie-Corée du Sud
2010 marque le 20ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Corée du Sud et la Mongolie.
Organisé par le ministère de la culture mongol et l’ambassade de Corée du Sud, un concert a été organisé et suivi par une réception pour marquer la fin de « l’année de la Corée » en Mongolie.
En 2008, les deux pays s’étaient mis d’accord pour faire de 2010 l’année de la Corée. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en mars dernier avec un festival de films coréens, une exposition photo sur la Corée, des démonstrations de taekwondo et des défilés de mode.
« 2011 sera elle l’année de la Mongolie en Corée du Sud, l’occasion ainsi de renforcer les relations entre les deux pays et d’augmenter les échanges culturels », a déclaré Seo Kang-Soo, directeur du centre culturel et d’information coréen.
Industrie fromagère
La première entreprise fabriquant du fromage (selon les standards européens) Siryak Co. Ltd a récemment vu le jour. L’entreprise est le résultat d’une joint-venture entre des entrepreneurs mongol, français et italient et se situe à proximité de Gacchurt (non loin de UB). L’entreprise fabriquera essentiellement du fromage à base de lait de yak, mais l’approvisionnement étant aléatoire, des fromages à base de lait mélangé (yak et vache) verront aussi le jour.
Didier Le Goff est l’artisan de ce projet. Durant les 4 dernières années il a été consultant dans le domaine alimentaire en Mongolie. Il a décidé de monter ce projet pour répondre à un besoin commercial dans le secteur primaire : la Mongolie a en effet un gros potentiel en la matière qui n’est pas exploité.
Avec un investissement de base de 150 000 EUR, l’entreprise est un projet-pilote qui pourrait se voir dupliquer dans d’autres régions du pays. « L’un de nos buts est d’aider les éleveurs mongols à continuer à vivre à la campagne tout en leur apportant un revenu », a déclaré M. Le Goff. Les éleveurs aux alentours de Gacchurts possèdent environ 100 yaks. Le projet inclut également des formations quant à un meilleur traitement des bêtes (alimentation, traite et collecte du lait).