Qui sont les Bouriates ?
Parmi les nombreuses populations qui ont des origines communes avec les Mongols, il y a l’ethnie des Bouriates qui représente la plus grande minorité ethnique vivant en Sibérie. Cependant, on trouve de nos jours des Bouriates dans d’autres régions de la Russie, en Mongolie et même sur le territoire chinois.
En Mongolie, on estime à 28.000 le nombre de Bouriates, principalement dans les aimag proches de la République de Bouriatie, comme le Khentii.
Aussi, environ 20.000 Bouriates vivent en Chine, en Mandchourie et en Mongolie Intérieure.
A la formation de l’empire mongol, Gengis Khan réussit à réunir sous son étendard la très grande majorité des tribus mongoles, y compris les Bouriates, occupant les territoires de la Baïkalie et de la Transbaïkalie. Plus tard, avec l’arrivée des Russes, la situation des Bouriates change. En construisant sur une rive de l’Ourda une maison de bois (en réalité un fortin qui servit de quartier général aux soldats percevant les impôts) en 1666, les Russes donnèrent naissance à la future ville de Verkhneoudinsk. Grâce aux caravanes marchandes, puis, plus tard, à la construction et au passage du Transsibérien, la région devint au XVIII et XIXème siècles un vrai carrefour marchand, fort d’un dynamisme économique important. En 1923, la République Bouriate Autonome Socialiste Soviétique est fondée par l’administration centrale russe. En 1934 la ville de Verkhneoudinsk est rebaptisée Oulan-Oude (en bouriate : Ouda Rouge) et est désignée officiellement comme la capitale de la République autonome de Bouriatie en 1958. En mars 1991, l’appellation officielle se transforme : on parle de la République de Bouriatie.
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Aujourd’hui, la majorité des Bouriates vivent à Oulan-Oude, bien que de nombreuses personnes vivent encore dans les campagnes. Les Bouriates partagent de nombreuses coutumes avec les Mongols, surtout : le nomadisme pastoral et l’usage de la yourte. Leur langue est appelée le bouriate, et est, là-aussi, étroitement liée à la langue mongole. De plus, le mongol et le tibétain sont souvent utilisés comme langue littéraire.
Cependant, au sein de la population bouriate apparait une sorte de « clivage » différenciant ceux qui vivent d’un côté ou de l’autre du lac Baïkal. Les Bouriates vivant à l’Ouest du lac (Irkut Bouriates) ont un mode de vie semi-nomade : l’été, ils habitent dans des maisons en bois, pour accompagner le bétail dans des régions plus fertiles, ils portent des noms à consonance russe. Leurs croyances s’apparentent au chamanisme, et le culte des ancêtres y est très important. Les Bouriates vivant à l’Est du lac parlent un dialecte différent, bénéficient d’une plus grande liberté grâce à l’indépendance de la république bouriate. De plus, la plupart ont conservé l’utilisation de yourtes en toile, et leurs noms et prénoms bouriates. Au niveau de leurs croyances, ils se sont tournés résolument vers le bouddhisme.
Malgré ces différences, les liens qui unissent l’ensemble du peuple Bouriate sont très forts. Les communautés de l’Ouest du lac et de l’Est et même les Bouriates de Mongolie sont tous unis et gardent un contact régulier : les Bouriates ont un très fort sentiment d’appartenance à un même peuple.