Le Nouvel an lunaire – Tsaagan Sar
Le Nouvel an en Mongolie
La préparation du Nouvel An Lunaire
En Mongolie, on se prépare un mois avant la fête. Le programme est chargé car il faut nettoyer la maison à fond, faire la grande vaisselle et toute la lessive. Il faut aussi préparer une grande quantité de buuz, ces fameux raviolis à la viande. Chaque famille en prépare environ 1 000! Il faut acheter ou faire les «khivim boov » (gâteaux traditionnels), préparer la viande d’une croupe de mouton, coudre de nouveaux « deels » (costume traditionnel). Bref, il faut mettre tout en ordre pour le passage à la nouvelle année. Celle-ci doit être entamée dans le bonheur, l’ordre, la joie et sans dette et sans colère.
Le réveillon: « Bituun »
Bituun c’est le jour sans lune. Cette année, ça sera le 4 février. À la droite de la porte de la yourte on dépose une pierre blanche pour accueillir les dieux du bon côté. À gauche, on dépose une branche hérissée d’épines et des mauvaises herbes afin d’effrayer les mauvais esprits.
On offre les meilleurs morceaux de viande au feu, car il est sacré, puis on dépose d’autres morceaux en offrande aux ancêtres sur l’autel au fond de la yourte. La maîtresse de maison sert alors du thé au lait à son époux puis aux autres personnes. Le mari découpe la croupe de mouton et la distribue à tous les invités, ouvrant ainsi les festivités.
Le festin débute à la tombée de la nuit, et tout le monde doit manger jusqu’à l’épuisement. On dispose sur la table des gâteaux traditionnels, la croupe de mouton découpée, l’Airag, et bien sûr les buuz. Les gâteaux sont empilés les uns sur les autres en pyramide arrondie. Le nombre d’étages et de gâteaux doit être impair afin de porter chance. Plus il y a d’étages, plus la famille est respectée. Cela va généralement de 3 à 7 étages et parfois jusqu’à 81 gâteaux (9×9)!
Le premier jour de l’année: « shiniin negen »
On se lève souvent très tôt à Nouvel an. La maîtresse de la yourte offre au ciel du thé au lait tout en priant que tout se passe bien. Tout le monde effectue le « Mor gargah », un rituel bouddhiste attribuant à chaque personne un élément selon son année de naissance et d’après le calendrier lunaire. Cet élément peut être la montagne, l’eau, le fer, le bois, l’air, le ciel ou le feu. En fonction de l’année qui débute, le rituel permet de jouir d’une protection particulière. Une personne se voyant attribué le fer pour une année, peut faire le rituel qui le protégera des blessures faites avec des objets en fer.
Les salutations gestuelles
Après le rituel« Mor gargah », au tour du « zolgokh » qui est une salutation gestuelle pour souhaiter des vœux. On l’effectue avec chaque personne que l’on voit pour la première fois cette année. Il s’agit du premier salut l’année. Le ou la doyenne place ses bras tendus, paumes tournées vers le bas sur les avant-bras de la personne en face dont elle renifle les joues. On se dit alors « amar baina u ? » qui signifie « Comment allez-vous ? ». Lorsque les deux personnes sont du même âge, elles mettent un bras au-dessus et un autre en dessous de celui de l’autre personne.
Une fois que les salutations sont terminées au sein d’une même famille, on débute les visites. On se rend d’abord chez les proches les plus âgés de la famille. Après les salutations rituelles, on mange puis on offre les cadeaux. Et il en va ainsi de visites et de rituels pendant 2 à 3 jours. Cette fête permet aux membres d’une famille souvent éparpillée dans la steppe de se retrouver annuellement.
Cette année, les festivités se dérouleront autour du 5 février. A cette occasion nous organisons un séjour en famille nomade du 2 au 11 février 2019.