LE PATRIMOINE CULTUREL DE MONGOLIE CLASSÉ PAR L’UNESCO
LA DANSE FOLKLORIQUE DU BIYLGEE
Considéré comme l’ancêtre de l’ensemble des danses mongoles, la danse du Biylgee incarne et provient du mode de vie nomade. Elle est généralement confinée dans le petit espace à l’intérieur d’une yourte et est effectuée à moitié assis ou les jambes croisées. Les mouvements des mains, des épaules et des jambes expriment les aspects de la vie quotidienne mongole, y compris les tâches quotidiennes, les coutumes et les traditions. Les danseurs du Bilgee portent des vêtements et des accessoires avec des combinaisons de couleurs, des motifs artistiques, de la broderie, du tricot, des techniques de travail du cuir et des bijoux en argent ou en or liés à leur groupe ethnique et communautaire. Les danses jouent un rôle important dans les événements familiaux et communautaires tels que les fêtes et les mariages exprimant simultanément les identités ethniques et la promotion de l’unité familiale.
La danse du Bilgee a été reconnue par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel en 2009.
LE TUULI MONGOL – L’EPOPEE MONGOLE
Le Tuuli mongol est une tradition orale composée d’épopées héroïques et qui combine des bénédictions, des formules magiques, des expressions idiomatiques, des éléments de contes de fées, des mythes et chants traditionnels. Il immortalise l’histoire héroïque du peuple mongol depuis des siècles. Les chanteurs épiques font preuve d’une grande mémoire et sont doués de talents artistiques riches. Ils associent le chant, l’improvisation vocale et la composition musicale, le tout aggrémenté d’éléments appartenant au théâtre. Les chants épiques sont généralement accompagnés d’instruments tels que le morin khuur (vièle à tête de cheval) et le tovshuur (luth).
Les épopées sont interprétées à l’occasion d’événements familiaux ou publics, notamment les affaires d’État, les mariages, la première coupe de cheveux d’un enfant, le Naadam et le culte rendu aux sites sacrés. Ces épopées reflètent parfaitement le mode de vie nomade, les comportements sociaux, la religion, les mentalités et l’imagination de ce peuple. Ces traditions épiques se transmettent de génération en génération au sein du cercle familial, de père en fils. À travers les épopées, les Mongols qui pratiquent encore entendent transmettre leurs connaissances historiques et leurs valeurs aux jeunes générations. Malheureusement le nombre de formateurs et d’apprentis diminue petit à petit.
L’épopée mongole a été inscrite sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente en 2009.
LA CALLIGRAPHIE MONGOLE
C’est une technique d’écriture réalisée en mongol classique, une écriture qui se lot de haut en bas et que l’on appelle aussi l’écriture ouïgoure. Elle comprend quatre-vingt-dix lettres reliées verticalement par des traits continus et ainsi créer des mots. Les lettres sont formées à partir de six traits principaux, connu comme « tête », « dent », « tige », « l’estomac », « l’arc » et « queue ». Cette écriture est encore utilisée aujourd’hui pour certaines lettres officielles, des invitations, des correspondances diplomatiques ; et pour des emblèmes, des logos, des timbres par exemple.
Le script traditionnel mongole est le seul script vertical dans le monde qui est écrit de haut au bas et lu de gauche à droite.
Les maîtres sélectionnent traditionnellement les meilleurs élèves et les forment pendant cinq à huit ans pour en faire des calligraphes. Élèves et professeurs se lient pour la vie et continuent à améliorer mutuellement leur art et leur talent. L’intensification de la transition sociale, l’urbanisation et la mondialisation ont entraîné une baisse importante du nombre de jeunes calligraphes. Actuellement, seuls trois universitaires d’âge mûr forment de manière bénévole une petite communauté d’une vingtaine de jeunes calligraphes. En outre, avec l’augmentation du coût de la vie, les mentors ne peuvent plus se permettre d’enseigner à une autre génération sans être rémunérés. C’est pourquoi des mesures spéciales sont nécessaires pour attirer l’attention des jeunes sur cet art traditionnel de l’écriture, ainsi que pour sauvegarder et revitaliser la tradition de l’écriture et de la calligraphie mongoles.
La calligraphie mongole a été inscrite sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente en 2013.
LE CHANT LONG ou UURTIIN DUU
Le chant long exige du chanteur une grande technique vocale, une voix puissante et le talent de l’improvisation. « Urtiin duu » est un chant lyrique de 32 versets avec une mélodie très ornementée racontant la beauté de la steppe, les montagnes et les rivières, l’amour ou l’amitié, et exprimant des réflexions sur la destinée humaine. Elle est caractérisée par une abondance de l’ornementation, la voix de fausset, une mélodie longue et un écoulement continu avec une riche variation rythmique, une très large gamme vocale et une composition de forme libre. La mélodie ascendante est lente et régulière tandis que la mélodie descendante est souvent interceptée avec un vif triple continuant, imitant le rythme de la vie dans les prairies. L’origine de ce chant remonterait à 2 000 ans et se trouvait déjà dans les œuvres littéraires du XIIIè siècle. La vie sédentaire et l’industrialisation laissent dorénavant peu de place aux coutumes et aux arts populaires anciens ce qui entraîne une raréfaction des chanteurs d’Uurtiin Duu notamment et les paroles ont de moins en moins de résonances avec la vie moderne.
En 2005, le chant long a été proclamé comme un chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité.