La vie d’aujourd’hui des éleveurs mongols
La principale activité des nomades est l’élevage qui est véritablement au centre de leur vie et essentiel à leur survie dans la steppe. Ils pratiquent un élevage pastoral ancestral. Les Mongols se déplacent 2 à 4 fois par an, choisissant le meilleur emplacement pour leur bétail en fonction de la saison, du climat, des pâturages et de l’eau. Ils élèvent principalement des moutons et des chèvres, mais aussi des vaches ou des yaks, et bien sûr des chevaux et aussi des chameaux dans le Gobi.
Par exemple au printemps, la famille nomade privilégie un emplacement dans une steppe plate pour que le bétail mange les herbes nouvelles et boivent l’eau provenant de la fonte des neiges. Ils construisent des abris en bois contre le vent violant du printemps pour protéger les animaux pendant la nuit.
L’été, la famille nomade choisit un endroit près d’une rivière, pour assurer l’approvisionnement en eau de la famille et des troupeaux, et de riches pâturages bien verts.
L’hiver, la famille installe son « hivernage » à l’abri du vent dans un petit vallon ou en lisière d’une forêt. Des petits enclos sont souvent construits pour rassembler les troupeaux la nuit afin qu’ils se tiennent chaud.
Les saisons les plus dures pour les éleveurs sont surtout le printemps et l’hiver lorsqu’il y a beaucoup de choses à faire. Le printemps est la saison des naissances du bétail ainsi que le temps très changeant : le chaud alterne avec le froid et le vent souffle souvent en tempête.
Cette année, il a beaucoup neigé en Mongolie par rapport à la moyenne. Donc la quantité d’herbe à manger pour les troupeaux n’est pas suffisante car l’épaisseur de neige a dépassé le niveau accessible aux animaux pour se nourrir. En conséquence, le bétail qui n’a pas assez de force meurt du gel et du froid pouvant atteindre plus de – 30 degrés.
Les éleveurs fauchent du foin en automne pour se préparer pour l’hiver, mais ceci a aussi 2 conséquences :
L’herbe fauchée de la steppe ou à proximité d’un cours d’eau est très bon pour les bêtes et est aussi le meilleur fourrage pour l’hiver. Mais les éleveurs n’arrivent pas à trouver facilement ces herbes lorsque les bêtes les ont déjà mangés à l’été et en automne. Par contre, bien que l’herbe fauchée de la montagne soit grande et épaisse, sa qualité de fourrage est très faible et peut être toxique pour le bétail. Après avoir fauché ces herbes, le creux de l’herbe gèle et accumule le froid de l’hiver. Si le bétail mange de ces herbes quand il est fatigué, cela lui apporte des maladies respiratoires et il ne peut pas résister au froid.
Les nomades n’ont pas peur du froid. Le plus dangereux pour le bétail est la neige épaisse. Les Mongols appellent « Zud » un hiver rigoureux dans lequel grand nombre de têtes de bétail meurent, notamment en raison de la famine. Il existe différents types de zuds, en particulier le zud blanc, qui caractérise un hiver extrêmement neigeux dans lequel le bétail est incapable de trouver la denrée alimentaire à travers la couverture de neige. Mais heureusement un zud n’a pas lieu tous les ans. Les mongols pensent qu’il y a un zud tous les 12 ans environ. Ils croient depuis plusieurs siècles que « le zud de l’année du singe est toujours dur, extrêmement froid et neigeux ».
Or il y a 12 ans en Mongolie il a eu un grand zud. Plusieurs nomades ont perdu un grand nombre de têtes de bétails et certains se sont retrouvés sans aucune bête survivante. C’est pourquoi, en ce moment beaucoup d’éleveurs vendent leur bétail avant qu’il ne meure. Le prix de la viande a par conséquent beaucoup baissé par rapport aux années précédentes. L’économie de la Mongolie a longtemps été fortement tributaire de l’agriculture pastorale, et un zud important peut provoquer une crise économique et des questions de sécurité alimentaire dans le pays.
En ce moment, il ne fait pas encore très froid dans l’ensemble de la Mongolie (environ – 15 – -20°C). Mais le grand froid commencera à partir du 22 décembre selon le calendrier lunaire. Si la température descend en dessous des moyennes, le zud commencera dans la plupart des provinces.