Drones et manuscrits

Deux expéditions menées en 2015 et 2016 par l’archéologue français Pierre-Henri Giscard auraient peut-être percées ce secret vieux de plus de 800 ans. A grand renfort de technologies modernes, le chercheur de 85 ans et son équipe ont ainsi confirmé la présence d’un imposant site funéraire qui pourrait être celui de Gengis Khan. Drones, imagerie thermique, numérisation 3D, mais aussi étude de documents historiques, les moyens utilisés sont nombreux, complémentaires et peu intrusifs. Le but de ces expéditions semi-clandestines est de découvrir ou de confirmer  » l’emplacement de cette tombe, [mais] en aucun cas de l’ouvrir ».

Un secret bien gardé

La tombe de Gengis Khan est sujette à de nombreux mythes quant à son emplacement. L’Histoire Secrète des Mongols reste très vague à ce sujet. Loin d’être encourageants, des légendes et de rares documents historiques révèlent toutefois plusieurs indices. Il est admis que la tombe se trouve sur le versant sud d’une haute montagne située tout au nord du pays. Afin de protéger son accès, une rivière aurait été détournée. Une fois le corps de Gengis Khan inhumé, les esclaves l’ayant ensevelis furent massacrés, puis on tua les massacreurs. Deux années plus tard, on envoya sur la tombe quarante vierges qu’on sacrifia pour servir l’Empereur dans l’au-delà. 10’000 chevaux auraient ensuite été envoyés pour piétiner le terrain et une forêt fut plantée par-dessus. Aujourd’hui, on parle de mort et de malédiction à qui s’approcherai de trop près de la tombe.

Gengis Khan sous un immense tumulus?

Pierre-Henri Giscard et son équipe affirment avoir confirmé l’emplacement du site funéraire de Gengis khan. Cette découverte couronne ainsi plus de vingt ans de recherches pour le chercheur français. La tombe se trouverait ainsi au sommet du mont sacré de Burkhan Khaldun dans l’aire strictement protégée de Khan-Khentii. C’est donc sur le point culminant de la chaine des monts Khentii, que le corps de l’Empereur reposerait.

Il est considéré que le Burkhan Khaldun fut le lieu de naissance de Gengis Khan. Par la suite, L’Empereur rendit ce mont sacré pour son importance dans les traditions chamaniques ancestrales et le culte des montagnes. Le site comprend aujourd’hui un tertre de 250 m diamètre pour 35 m de haut d’origine humaine. Il aurait été établi sur le modèle des tombes impériales chinoises comme celles de Xi’an. Aujourd’hui, le tumulus est toujours l’objet de rites religieux et chamanique. Il est orné de quelques symboles de pierre, des Tamgas, pouvant être ceux de la dynastie impériale mongole. L’expédition de Pierre-Henri Giscard a permis de prouver scientifiquement l’origine humaine de ce tumulus. Malheureusement, les technologies de recherches actuelles ne permettent de scanner que les quatre premiers mètres de terrain sous la surface. L’avenir permettra certainement de scanner l’entier de ce tumulus et d’y déceler les probables chambres mortuaires.

Pour en savoir plus sur ces expéditions archéologiques de Pierre-Henri Giscard, nous vous recommandons le bon documentaire suivant : « Gengis Khan. Le secret dévoilé », réalisé par Cédric Robion et diffusé récemment sur la RTS (Suisse).

De notre côté, nous proposons de vous rapprocher de cette montagne mythique lors de randonnées à cheval dans le Khan Khentii, ou bien chez les nomades du parc de Terelj