La musique en Mongolie
Les Mongols ont une longue et riche tradition musicale et toutes les occasions sont bonnes pour donner de la voix. En dehors des salles de spectacle, les instruments traditionnels se font plus rares.
Le khoomi
Le khoomi est le plus célèbre des chants mongols et probablement le plus caractéristique du pays. Le terme » khoomi » signifie littéralement » chant de gorge « . Cette technique de chant guttural permet aux chanteurs de produire deux sons en même temps, l’un grave et profond, l’autre aigu, voire un peu nasillard. Le chant khoomi est exclusivement pratiqué par les hommes, et semble être originaire de l’ouest du pays. Il est également pratiqué par les Tuva, peuple russe du sud de la Sibérie. Le khoomi existe depuis le XIIIe siècle, voire avant.
Les chants longs
Les chants longs (urtyn duu) sont l’une des formes les plus anciennes de chant. Essentiellement vocaux, bien qu’ils puissent parfois être accompagnés d’instruments, ce sont des chants pentatoniques, sans rythme bien défini ni paroles précises. Le chanteur s’exprime par des modulations vocales de voyelles, qu’il doit tenir le plus longtemps possible. La tradition veut que cette forme de chant soit particulièrement affectionnée par les cavaliers, qui se tiennent ainsi compagnie durant leurs longues chevauchées solitaires.
Les chants courts
Les chants courts (bogino duu) ont en revanche un rythme plutôt enlevé. Ils sont la plupart du temps accompagnés d’instruments et évoquent des thèmes bien précis : l’amour, le pays natal, un bon cheval…
Les chants épiques
Les chants épiques (tuul) appartiennent à une très longue tradition chantée mongole. Réservés aux hommes, contrairement aux chants courts ou longs, ils sont écrits en vers et se chantent au son du moriin khuur. On peut distinguer deux catégories de chants épiques. Il existe les domog qui sont inspirés de légendes ou de récits historiques, et les magtaal qui chantent le plus souvent l’éloge de la nature.
Les instruments de musique
Les instruments de musique traditionnels mongols sont également nombreux. Le plus étonnant et le plus connu demeure le moriin khuur, la vièle à tête de cheval. Les deux cordes et l’archet sont en crin de cheval, la caisse de résonance est fermée par une peau de jeune chameau, de chèvre ou de mouton. Les historiens racontent que, sous domination mandchoue, les occupants demandaient aux luthiers de remplacer la tête du cheval par celle d’un dragon…
Tout aussi ancienne est la guimbarde, qui est un instrument traditionnellement attribué aux chamans. La panoplie des instruments à cordes verticaux comprend le kutchir, une vièle à quatre cordes, et le shanz, une sorte de luth à trois cordes.
Les instruments mongols comptent également deux sortes de cithares : l’une dont on frappe les cordes à la manière d’un xylophone, le yootchin ; l’autre dont les cordes sont pincées, le yatga. Il existe enfin un instrument à vent, semblable à une flûte de bambou, que les Mongols appellent le limbe.