La Mongolie Intérieure
La Mongolie, la Mongolie… mais de quelle Mongolie parle-t-on ? Certains ont encore l’idée d’un pays coupé en deux, entre la Mongolie Intérieure et la Mongolie Extérieure, territoires livrés à la gouvernance d’autres pays. Pour d’autres, la Mongolie ne fait écho qu’a une province chinoise, la fameuse Mongolie Intérieure.
Qu’en est-il vraiment ?
Le pays que nous connaissons est bien sûr la Mongolie (reconnue sous le nom de République Populaire de Mongolie entre 1924 et 1992). Et de nos jours, les références faites à la Mongolie Intérieure concernent la province chinoise du même nom, où vit encore une population mongole assez importante.
Mais revenons d’abord un peu en arrière :
Après la glorieuse période de l’empire mongol, le vaste territoire conquis par Gengis Khan et ses descendants s’étiole peu a peu. Une lutte fratricide entre « Mongols orientaux » (alliés aux dynasties chinoises) et « Mongols occidentaux » amène rapidement le pays à être coupé en deux. Dès lors, depuis le XVIIIème siècle, la partie méridionale du territoire mongol est appelée Mongolie Intérieure et rattachée à la Chine comme toute autre province de l’empire d’alors. Elle ne suivit pas le mouvement initié par sa grande sœur la Mongolie Extérieure et dans les années 1910 réclama son indépendance. C’est seulement en 1947 qu’elle obtient le statut de « région autonome » (la première !) au sein de la République de Chine.
Depuis, la situation de ce territoire n’a que très peu évolué. Son climat extrême (vents glacés en hiver et chaleurs torrides en été) ressemble trait pour trait à la Mongolie. Mais quant à sa population, 80 % des habitants de la Mongolie Intérieure sont des Chinois de l’ethnie Han, et seuls 17% sont des mongols (plus de 4 millions).
Mais, dans ce territoire pourtant fortement sinisé, les Mongols sont fiers de leurs racines et de leur culture. Un exemple étonnant : à l’inverse de ce qui s’est passé en Mongolie dans les années 1940, l’écriture mongole traditionnelle (ouïgour) est toujours maintenue, elle est d’ailleurs enseignée dans les écoles au même titre que le chinois. Le culte de Gengis Kahn est lui aussi largement pratiqué, d’où la présence de nombreux et impressionnants mausolées érigés à travers toute la Mongolie Intérieure en son honneur. Les autorités chinoises laissent faire, dans un souci sûrement de prouver leur intérêt pour l’une des nombreuses minorités ethniques peuplant leur territoire.
Au niveau religieux, il en est de même : les Mongols de Mongolie Intérieure pratiquent librement le bouddhisme lamaïque. La capitale de la Mongolie Intérieure, Hohhot, abrite à elle seule trois grands monastères (Chiretu dzuu, Ikh dzuu, Tavan Suburga dzuu).