Gengis Khan
Gengis Khan (s’adressant à ses ennemis) : « Je suis le châtiment de Dieu. Si vous n’aviez pas commis de péchés, Dieu n’aurait jamais libéré sur vous une punition comme moi. »
Voyage Mongolie – Durant votre visite en Mongolie la figure historique qui ne vous échappera pas est celle du guerrier et dirigeant mongol devenu empereur Gengis Khan. Il a créé le plus grand empire du monde, en détruisant ou en ralliant de force les tribus distinctives d’Asie du Nord-Est.
Gengis Khan né Temujin a vu le jour en Mongolie vers 1162. Il s’est marié à l’âge de 16 ans avec Börte. Il a eu par la suite d’autres épouses. À 20 ans, il commença à fonder une grande armée avec l’intention de détruire des tribus rivales en Asie du Nord-Est et de les unir sous son règne. Ce fut chose faite avant sa mort. L’Empire mongol devint le plus grand empire du monde, avant l’Empire britannique, et a perduré bien après sa propre mort en 1227.
Sa jeunesse
Né dans le nord-est de la Mongolie vers 1162, Gengis Khan a été initialement appelé « Temujin » après que son père Yesukhei ait capturé un chef tatar du même nom. Le jeune Temujin était membre de la tribu des Borjigin et un descendant de Khabul Khan qui a commencé à unir les Mongols contre la dynastie Jin (Chin) du nord de la Chine au début des années 1100. Selon l’Histoire Secrète des Mongols (C’est la première œuvre littéraire de la culture mongole et une source importante pour l’histoire de l’Empire mongol fondé par Gengis Khan), Temujin est né tenant un caillot de sang dans sa main, signe dans le folklore mongol qu’il était destiné à devenir un personnage important et un leader. Sa mère, Hoelun, lui a enseigné très tôt la sombre réalité de la vie turbulente des sociétés tribales et la nécessité des alliances pour survivre.
Lorsque Temujin eut 9 ans, son père afin d’honorer un marché fait par le passé, l’emmena vivre dans la famille de sa future épouse Börte. En chemin de retour chez lui, Yesukhei rencontra des membres de la tribu rivale des Tatars. Ils l’invitèrent à un repas complaisant au cours duquel il fut empoisonné. Après avoir entendu parler de la mort de son père, Temujin décida de rentrer chez lui pour revendiquer son statut de chef de clan. Cependant, le clan a refusé d’accepter le leadership du jeune garçon et a écarté sa famille. La pression sur la famille était forte et la survie difficile. Lors d’une dispute sur le partage du gibier d’une chasse, Temujin tua son demi-frère Bekhter confirmant ainsi sa position de chef de famille.
À 16 ans, Temujin a épousé Börte, cimentant l’alliance entre la tribu Onggirat et la sienne. Peu de temps après, Borte a été enlevé par la tribu Merkit rivale et offerte à un chef comme épouse. Temujin a pu la reprendre et, peu de temps après, elle a donné naissance à son premier fils, Jochi. Bien que la captivité de Börte avec la tribu des Onggirat ait mis en doute l’origine paternelle de Jochi, Temujin l’a accepté comme son fils. Avec Börte, Temujin a eu quatre fils.
« Dirigeant Universel »
Lorsque Temujin avait environ 20 ans, il a été capturé dans un raid par des rivals de la famille, les Taichuud et temporairement asservi. Il s’est échappé avec l’aide d’un de ses ravisseurs qui s’est joint à ses frères et à plusieurs autres personnes du clan pour former une unité de combat. Temujin a ainsi commencé sa lente ascension au pouvoir en construisant petit à petit une grande armée de plus de 20 000 hommes. Il s’est engagé à anéantir les divisions traditionnelles parmi les différentes tribus et à réunir les Mongols sous son règne.
Grâce à une combinaison de tactiques militaires exceptionnelles et une brutalité impitoyable, Temujin a vengé le meurtre de son père en décimant l’armée Tatar. Ensuite les Mongols unis derrière Temujin ont vaincu les Taichuud, tribu qui l’avait capturé. En 1206, Temujin avait également vaincu la puissante tribu Naiman, lui donnant ainsi le contrôle sur la Mongolie centrale et orientale.
Les premiers succès de l’armée mongole ont dû beaucoup à la brillante tactique militaire de Gengis Khan, ainsi qu’à sa compréhension des motivations de ses ennemis. Il a utilisé un vaste réseau d’espions et a rapidement adopté les meilleures techniques de ses ennemis. L’armée mongole formée de 80 000 combattants a coordonné son avancée grâce notamment à un système de signalisation sophistiqué utilisant la fumée et des torches lumineuses. De gros tambours sonnaient les commandes à effectuer tandis que d’autres étaient transmises par des signaux avec des drapeaux. Chaque soldat était entièrement équipé d’un arc, de flèches, d’un bouclier, d’un poignard et d’un lasso. Il portait aussi de grandes sacoches pour la nourriture, les outils et les vêtements de rechange. Le sac de selle était imperméable à l’eau et pouvait être gonflé pour servir de bouée de sauvetage lors du passage de rivières profondes ou rapides. Les cavaliers eux, étaient munis d’une petite épée, de javelots, d’une armure, d’une hache de bataille ou une massue, et d’une lance avec un crochet pour déséquilibrer les ennemis de leurs chevaux.
Les Mongols ont été dévastateurs dans leurs attaques notamment parce qu’ils pouvaient manœuvrer un cheval au galop en utilisant seulement leurs jambes. Leurs mains étaient alors libres de tirer des flèches ou de faire tomber un adversaire à main nue. L’armée entière était dotée d’un système d’approvisionnement très bien organisé avec des bœufs transportant les aliments pour les soldats et les bêtes, ainsi que des équipements militaires, des chamans pour l’aide spirituelle et médicale, et du personnel administratif pour cataloguer le butin.
Après les victoires sur les tribus mongoles rivales, d’autres dirigeants tribaux ont accepté la paix et ont accordé à Temujin le titre de « Gengis Khan » en 1206, qui signifie « Dirigeant universel ». Le titre portait non seulement une importance politique, mais aussi une signification spirituelle. Le principal chaman à l’époque a donné à Gengis Khan le titre de Mongkh Khokh Tengri (le « Ciel bleu éternel »), le ciel étant le dieu suprême des Mongols. Avec cette déclaration apparentée à un statut divin, il fut admis que son destin était de gouverner le monde. La tolérance religieuse a été établie dans tout l’Empire mongol, mais défier le Grand Khan était égale à défier la volonté de Dieu. C’est avec une telle ferveur religieuse que Gengis Khan est censé avoir dit à l’un de ses ennemis : « Je suis le châtiment de Dieu. Si vous n’aviez pas commis de grands péchés, Dieu n’aurait jamais libéré sur vous une punition comme moi ».
Conquêtes majeures
Gengis Khan n’a pas perdu de temps en capitalisant sur sa stature divine. Si l’inspiration spirituelle a motivé ses armées, les Mongols ont probablement été entraînés aussi par les circonstances environnementales. L’alimentation et les ressources devenaient rares à mesure que la population augmentait.
En 1207, il a mené ses armées contre le royaume de l’Empire Tangoute les Xia occidentaux et, après deux ans, l’a obligé à se rendre. En 1211, les armées de Gengis Khan ont frappé la dynastie Jin dans le nord de la Chine, Ils restent bloqués près de la Grande Muraille, mais en profitent pour envahir la Mandchourie. Victorieux en campagne, les Mongols voient leurs assauts repoussés dans la conquête des grandes villes jusqu’au développement d’armes de siège.
Bien que la campagne contre la dynastie Jin ait duré près de 20 ans, les armées de Gengis Khan étaient également actives dans l’ouest contre les empires frontaliers et le monde musulman. Initialement, Gengis Khan a utilisé la diplomatie pour établir des relations commerciales avec la dynastie Khwarezm, un empire dominé par les Turcs qui comprenait le Turkestan, la Perse et l’Afghanistan. Mais la mission diplomatique mongole a été attaquée par le gouverneur d’Otrar, qui croyait peut-être que la caravane était une couverture pour une mission d’espionnage. Lorsque Gengis Khan a entendu cet affront, il en a profité pour faire le siège de cette forteresse. La lutte devint acharné et en 1219, Gengis Khan a personnellement pris le contrôle de la planification et de l’exécution d’une attaque de plus de 200 000 soldats mongols contre la dynastie Khwarezm. Les Mongols ont balayé les fortifications de chaque ville avec une sauvagerie imparable. Ceux qui n’ont pas été immédiatement abattus ont été conduits devant l’armée mongole, servant de bouclier humain lorsque les Mongols ont pris la prochaine ville. Aucun être vivant n’a été épargné, y compris les petits animaux domestiques et le bétail. Des crânes d’hommes, de femmes et d’enfants étaient empilés dans de larges monticules pyramidaux. La ville a été mise à genoux, et finalement le Shah Muhammad et plus tard son fils ont été capturés et tués, mettant fin à la dynastie Khwarezm en 1221. Les chercheurs décrivent la période après la campagne Khwarezm comme la « Pax Mongolica ». Avec le temps, les conquêtes de Gengis Khan ont relié les principaux centres commerciaux d’Asie et d’Europe.
L’Empire était régi par un code de lois et de principes connus sous le nom de « Yasaq ». Développé par Gengis Khan lui-même, ce code était basé sur la loi commune mongole, mais contenait des édits qui par exemple interdisaient les querelles de sang, l’adultère, le vol et le faux témoignage. Le yasaq incluait également des lois qui reflétaient le respect de l’environnement avec l’interdiction de se baigner dans les rivières et les cours d’eau, et l’obligation pour tout soldat en suivant un autre de ramasser tout ce que le premier soldat avait omis derrière lui. L’infraction à l’une de ces lois était habituellement puni par la mort. L’avancement dans la hiérarchie militaire et administrative n’était pas fondé sur des lignées traditionnelles d’hérédité ou d’appartenance ethnique, mais sur le mérite. Il y avait des exonérations fiscales pour les dirigeants religieux et certaines professions. L’Empire est connu pour avoir fait preuve d’une grande tolérance religieuse. Cette tradition avait des applications pratiques puisqu’il y avait tant de groupes religieux différents au sein de l’empire qu’il aurait été très difficile d’imposer une religion unique.
Avec l’anéantissement de la dynastie Khwarezm, Gengis Khan a de nouveau tourné son attention vers l’est et la Chine. Les Tangoutes ou Xia occidentaux et les Jin avaient défié l’empereur des années auparavant et s’étaient alliés dans le but de mieux se défendre. Dans une série de victoires contre les villes Tangoutes, Gengis Khan a vaincu les armées ennemies Tangoutes et Jin. Bientôt, les dirigeants se sont rendus les uns après les autres et la résistance a pris fin.
La mort de Gengis Khan
Gengis Khan est mort en 1227, peu de temps après la capitulation des Xia. La cause exacte de sa mort est encore inconnue aujourd’hui. Certains historiens affirment qu’il est tombé de cheval lors d’une chasse et serait mort de fatigue et de ses blessures. D’autres soutiennent qu’il est mort d’une maladie respiratoire. Gengis Khan a été inhumé sans laisser de traces, selon les coutumes de sa tribu, quelque part près de son lieu de naissance certainement. Peut-être près de la rivière Onon et des montagnes du Khentii dans le nord-est de la Mongolie. Selon la légende, l’escorte funéraire a tué tout le monde et tout ceux qu’ils ont rencontré sur leur chemin pour dissimuler l’emplacement du lieu de la sépulture.
Avant sa mort, Gengis Khan a confié la tâche suprême à son fils Ogodei de contrôler la plupart de l’Asie de l’Est, y compris la Chine. Le reste de l’empire fut partagé en 4 « uls » avec ses fils : Jaghatai reprit l’Asie centrale et le nord de l’Iran, Tolui, le plus jeune, a hérité d’un petit territoire proche de la patrie mongole. Et Jochi (qui a été tué avant la mort de Gengis Khan) puis son fils, Batu, ont pris le contrôle de la Russie moderne et ont formé la Horde d’Or. L’expansion de l’empire s’est poursuivie et a atteint son apogée sous la direction d’Ogodei Khan. Les armées mongoles ont finalement envahi la Perse, la dynastie des Song dans le sud de la Chine et les Balkans. Juste au moment où les armées mongoles étaient arrivées aux portes de Vienne, en Autriche, le commandant Batu appris la mort du Grand Khan Ogodei et rentra en Mongolie. Par la suite, la campagne a perdu de l’ampleur, marquant l’invasion la plus éloignée du mongol en Europe.
Parmi les nombreux descendants de Gengis Khan, Kubilaï Khan, fils de Tolui, reste un des plus connus. Dès son jeune âge, Kubilaï s’intéressa fortement à la civilisation chinoise et, tout au long de sa vie, œuvra beaucoup pour intégrer les coutumes et la culture chinoises au sein de l’Empire mongol. Kubilaï a pris de l’importance en 1251, lorsque son frère aîné, Mongke, devenu Khan de l’Empire mongol, l’a placé comme gouverneur des territoires du sud. Kubilaï s’est distingué par l’augmentation de la production agricole et l’expansion du territoire mongol. Après la mort de Mongke, Kubilaï et son autre frère, Arik Boke, se sont battus pour le contrôle de l’empire. Après trois ans de guerre intertribale, Kubilaï fut victorieux, et il a été fait Grand Khan et Empereur de la dynastie des Yuan en Chine.
Sources : http://www.biography.com/, https://en.wikipedia.org/