A la fin des années 80, après environ 70 ans de régime communiste en Mongolie, le régime soviétique commence à montrer les premiers signes d’essoufflement. Les relations avec la Chine s’améliorent et le joug soviétique se relâche.
Jusqu’en mars 1990 des manifestations en faveur de la démocratie ont lieu à Oulan Bator ainsi que des grèves de la faim. Des membres du PPRM (Parti Populaire Révolutionnaire Mongol) parlaient même de marche militaire semblable à celle de la place tiananmen… Heureusement cela n’est pas arrivé.
Le bureau politique ou « politburo » démissionne en mars 1990, la constitution est amendée en mai pour autoriser de multiple partis politiques, ainsi la voie est libre pour que des élections aient lieu en juillet de la même année. Le PPRM, lequel a désormais pris de la distance par rapport à son passé communiste, gagne les premières élections à une large majorité. Et le parlement ou « Grand Khural » révise la constitution pour la seconde fois. Selon cette seconde constitution, le parlement ou « Grand Khural » devient la partie la plus importante du système législatif avec une chambre et 76 membres. Désormais le pouvoir se partage ainsi : le législatif pour le « Grand Khural », l’éxecutif pour le gouvernement et le président, le judiciaire pour la cour d’Etat. Le président est désormais élu au suffrage direct pour 4 ans et ne peut être réélu qu’une fois.
En juin 1992 à la suite de la révision de la constitution des élections se sont tenues. C’est le PPRM qui a une seconde fois remporté les élections a une large majorité. Mais en 1996 c’est la coalition d’union démocratique qui a remporté les élections par une écrasante victoire. Toutefois, les conflits internes, la corruption et de sérieuses difficultés économiques couplés avec l’insuffisant poids parlementaire ont terni ces années au pouvoir. En effet, malgré la volonté politique de réformer le pays et de privatiser les biens, le passage à une économie de marché se fait dans la douleur. La situation est telle en ville que nombre de citadins reviennent à une vie d’éleveurs nomades abandonnée pour certains depuis plusieurs générations.
Ainsi lorsque les élections ont eu lieu en juin 2000, c’est à nouveau le PPRM, avec à sa tête Nambaryn Enkhbayar, qui a été élu au gouvernement. Les élections de 2004 et leur résultat ont soulevé un mouvement de contestation nationale. Et elles se sont terminées par un résultat ex æquo 50 /50 pour le PPRM et la coalition démocratique. Après une courte période d’indécision suivi d’un été de querelles politiques, la coalition et le PPRM sont tombés d’accord pour former un « gouvernement de grande coalition » qui est dirigé par un membre de la coalition, l’actuel premier ministre Ts. Elbegdorj, durant les deux premières années. Puis par un membre du PPRM durant les deux dernières années. Depuis ce moment la coalition démocratique part en lambeaux, mais le « gouvernement de grande coalition » continue de fonctionner sur un programme émanent des deux principaux partis et un cabinet composé des différents partis politiques.
Traditionnellement l’économie mongole est basée sur le pastoralisme nomade. Encore aujourd’hui l’agriculture représente une part importante de l’économie, comprenant environ un cinquième du PNB mongol. Ce secteur emploie presque 95% de la population rurale et 33% de la classe active. L’agriculture représente 44% des exports totaux, qui sont pour la plupart des produits animaliers. En raison du climat mongol extrême élever du bétail est souvent la forme d’agriculture la plus viable. Toutefois, les cultures commencent à gagner de la popularité, et le gouvernement encourage les pratiques sédentaires ce qui favorise la diversité agricole mongole. La taille courante des troupeaux montre qu’il y a environ 51,9 millions de têtes de bétail en Mongolie, comprenant 3 millions de chevaux (plus que de mongols eux-mêmes). Cela montre l’importance de cet animal comme moyen de transport, et aussi pour son lait et sa viande. Malheureusement cette économie est très fragilisée par les catastrophes naturelles telles que les « zuds ». Les hivers de 1999-2000 et 2000-2001 ont été particulièrement difficiles, et ont causés la mort de 6 millions de bêtes. Les familles d’éleveurs qui ont perdu leurs animaux ont rejoint la capitale où s’entasse déjà plus d’un million d’habitants.
L’industrialisation en Mongolie a commencé avec la construction d’une usine soviétique en périphérie de Oulan Bator dans les années 1940. Sous le système communiste, la Mongolie opérait une économie planifiée où tous les secteurs de production appartenaient à l’Etat. Les entreprises privées étaient interdites et les éleveurs nomades étaient rattachés à des coopératives et des fermes collectives. Dans les aires urbaines les travailleurs étaient assignés à des tâches spécifiques dépendant de ce que le gouvernement avait décidé de produire.
Le système communiste prévoyait pour chaque citoyens l’éducation gratuite, la santé et une pension d’Etat. C’est ce qui l’a rendu populaire auprès des mongols. Un début de stabilité a commencé à voir le jour en 1991 au moment où la Mongolie est devenue réellement indépendante par rapport à la Russie. Mais quand l’assistance soviétique, qui représentait au minimum un tiers de PNB, s’est brutalement arrêtée, cela a conduit le pays à une terrible récession. Les entreprises ont fermé, le niveau de production a connu une chute libre tandis que le chômage a augmenté vertigineusement. Encore aujourd’hui plus d’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Les réticences du gouvernement a entreprendre des réformes économiques en profondeur n’a fait que prolonger la récession tandis que la population est revenue à des méthodes technologiques et agricoles pré-soviétiques lorsque les ressources en pétrole se sont appauvries et que les équipements construits par les soviétiques sont devenus obsolètes. Les perspectives économiques s’améliorent progressivement au fur et à mesure de l’ouverture sur l’économie de marché. Cette libéralisation permet le contrôle des prix et libéralise les échanges nationaux et internationaux. Les principaux programmes de privatisation ont été entrepris et les investissements étrangers augmentent progressivement.
La Mongolie a rejoint l’Organisation Mondiale du Commerce en 1997 et depuis peu l’importante dette mongole envers la fédération russe a été considérablement réduite. Le pays reçoit chaque année de nombreuses aides internationales pour l’assister dans son développement et le remboursement de ses dettes. L’industrie joue une part significative dans l’économie mongole. La Mongolie est le second plus gros producteur mondial de cachemire (après la Chine), et dans les industrie phares comme la transformation de la laine et de la peau, le textile, la fabrication du feutre, du cuir et des tapis destinés à l’export. La Mongolie exporte aussi du cuivre et d’autres métaux non ferreux qui viennent de ses mines. Et cela engendre un flux important de devises étrangères en Mongolie. La compagnie minière canadienne « Ivanhoe Mines » a investit plus de 60 millions de USD en Mongolie. Les développements industriels de ce type même s’ils sont dangereux, pour l’écologie entre autre, sont lucratifs pour la Mongolie. Ainsi le gouvernement encourage les politiques en faveur de l’extraction minière et également les lois facilitant les investissements concurrents et assouplissant les taxes.
En dépit de cela le développement économique et les investissements étrangers continuent d’être freinés par la pauvreté des infrastructures. Sur 47.000 km de routes, seulement 2.000 km sont réellement praticables, rendant le transport des marchandises lent et coûteux. Le projet de « route du millénaire » est en cours afin d’améliorer cela. Des changements ont aussi été faits dans les régulations douanières pour permettre et faciliter le transport international par voie ferroviaire.